5 – Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice

Notre réflexion progressive sur les béatitudes nous conduit à une découverte :  la source du pouvoir ne se situe pas dans le respect des préceptes fondamentaux – honorer son père et sa mère, ne pas voler, ne pas tuer, etc. – mais plutôt dans des situations, des états qui ne constituent pas le bien-être. 

Les béatitudes qui nous frappent le plus sont surtout celles qui s’expriment sous forme d’un contraste saisissant :  heureux les pauvres, heureux les affligés, heureux les affamés. De fait, elles révèlent un mystérieux renversement anthropologique qui nous conduit de l’avoir à l’être, de l’être au donner, de l’avoir pour soi à l’être pour les autres. 

Si nous comprenons la dynamique de ce passage nous pouvons trouver le secret de Dieu qui est également celui de l’homme: le don de soi.

S’approcher du texte

Faim et soif évoquent deux besoins fondamentaux de l’homme. Ce sont des nécessités physiologiques essentielles de survie. Ils symbolisent un désir irrépressible que l’on ne peut étouffer. Dans la Bible ou dans la littérature universelle, avoir faim et soif signifie métaphoriquement un besoin profond de l’homme qui demande d’être assouvi.

Si on regarde la trace du mot justice dans l’évangile selon Saint Matthieu, on en éclaire le sens 

Mt 5,10 « Heureux les persécutés pour la justice car le royaume des cieux est à eux »
Mt 5,20 « Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. »
Mt 6,1: « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d’eux ; sinon vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. »
Mt 6,33 « Chercher d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. »

Le mot justice comprend au moins trois attitudes différentes : 

  • La racine c’est la justice de Dieu : c’est lui qui rend juste par sa grâce. 
  • La fleur, ce sont les œuvres bonnes, la justice de l’homme : conformes à la volonté divine. 
  • Le fruit c’est la justice sociale, les relations justes, la solidarité, la charité, cette manière d’être en vertu de laquelle l’homme ne mise pas tout sur sa satisfaction personnelle ou sur ses intérêts. 

La parole de Jésus nous incite à désirer ce qui est vraiment essentiel à notre vie. Tout chrétien, est appelé à ressentir faim et soif de la volonté de Dieu. Ma nourriture, celle qui permet l’épanouissement de ma vie, comme le corps se développe grâce au pain et à l’eau, ce n’est pas ma volonté propre, mais celle de Dieu. C’est une chose difficile à comprendre tant qu’on ne commence pas à l’expérimenter. Mais on peut avec confiance emboîter le pas à la tradition de l’Eglise qui nous enseigne que Dieu veut notre bonheur et que faire sa volonté aboutit au plein accomplissement de notre vie.

Admirer et prier

Que ta volonté soit faite. 
Que s’accomplisse tout ce que le Seigneur estime bon et juste.
Que nous ayons le pain matériel mais surtout la vérité et la justice en tous domaines, pour qu’advienne le règne de Dieu et de son amour. 

Je m’adresse à Marie :

Marie, Toi qui a voulu que s’accomplisse en toi la volonté de Dieu, qu’il t’advienne tout selon sa parole ; 
Toi qui a eu faim et soif de la volonté du Père et qui fut pleinement rassasiée, devenant la Mère de Dieu, la mère de l’église, la mère de l’humanité, apprends-nous comment avoir le goût de la volonté de Dieu. Fais retentir en nous la voix de ton fils : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé ». 

Examiner sa vie

Que ta volonté soit faite. 

  1. Qu’est ce que je ressens quand je prie avec cette phrase ? Est-ce que c’est évident ? Difficile ? J’en parle au Seigneur. Est-ce que j’ai confiance en sa volonté ? Quelle vision en ai-je?
  2. Est-ce que je sais me modérer dans le boire et le manger ? Mortifier l’appétit pour mieux exprimer la faim et la soif de Dieu et en même temps pour soulager celles de nos frères pauvres à travers le monde? En temps de carême ? A d’autres moments ? 

Conclure

Réciter lentement le Notre Père en prenant le temps d’entendre l’écho avec le texte des béatitudes…

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.


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