Evangile dimanche 1er mai – « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jn 21, 1-9
En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples. Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. » ©
AELF France
La Minute
Et toi ? Jésus tu l’agapas ou tu le phileis ?
A la fin de l’évangile, nous assistons à un dialogue un peu surprenant… Jésus demande trois fois à Pierre s’il l’aime, et Pierre répond trois fois oui. Enfin, en gros…
Dans le texte original en grec, Jésus dans sa première question utilise le verbe « agapas » : « Pierre, est-ce que tu m’agapas ? », c’est-à-dire : « Est-ce que tu m’aimes de manière inconditionnelle ? » Et Pierre répond en disant : « Oui je te philos. », c’est-à-dire en grec : « Oui, je t’aime comme on aime un ami ». Et Jésus insiste : « Est-ce que tu m’agapas ? » « Oui, je te philos ». Clairement, ce « oui » a des airs de non… Mais il révèle aussi l’humilité de Pierre qui sait qu’il n’est pas capable d’aimer autant que Jésus. Alors la troisième fois, Jésus change son verbe, et demande à Pierre : « Est-ce que tu me philos ? » C’est à ce moment que Pierre est peiné, il entend dans la bouche de Jésus lui-même qu’il n’arrive pas à aimer comme Jésus.
Et nous, sommes-nous capables d’aimer Jésus de manière inconditionnelle ? Peut-être pas… Mais alors reconnaissons-nous comme Pierre que notre amour est faible ? En tout cas, Jésus n’attend ni de Pierre ni de nous la perfection : malgré notre faiblesse, entendons Jésus nous dire « Suis-moi ».