Vers le Dimanche 03 juillet 2022
Vers le 14ieme Dimanche du Temps Ordinaire – Année C

C’est un des mots-clés du pape François : devenir des « disciples missionnaires ». L’expression vient des évêques d’Amérique Latine (dans la déclaration d’Aparecida en 2007). François, lui-même latino-américain, l’a reprise dans son exhortation « La joie de l’Évangile ». Que signifie-t-elle ? Certainement être envoyé par le Seigneur et aller l’annoncer là où il se rendra un jour : vivre une Église en sortie comme Jésus le fait avec 72 disciples qu’il envoie deux par deux. Jésus, apprends-moi à devenir disciple, c’est-à-dire à être envoyé en mission comme toi pour annoncer le Royaume. Cette semaine, je peux partager ma prière avec une autre personne. Les disciples marchent deux par deux.

Certains voient le verre à moitié vide ; d’autres, à moitié plein. Jésus, lui, voit le verre plein : « la moisson est abondante ». Voilà ce qui le motive. Voilà ce qui suscite l’envoi missionnaire des disciples. Ce n’est pas d’abord le faible nombre d’ouvriers – ce que Jésus ne nie pas – mais d’abord la moisson qui est abondante. Et moi, suis-je du côté de ceux qui se lamentent du peu d’ouvriers ou bien est-ce que je me réjouis et m’enthousiasme de voir la moisson abondante qui attend ? Jésus, transforme mon regard.

Aujourd’hui, nous fêtons en Église Pierre et Paul (toujours des disciples deux par deux). Ce sont eux – pour reprendre le mot de Jésus – que le Père a envoyés comme premiers « ouvriers » à sa moisson. Et nous savons l’abondance qu’ils ont récoltée : nous en faisons partie ! Jésus, comme toi, je prie le Père d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Et donne-moi de me reconnaître, moi aussi, ouvrier, c’est-à-dire artisan, compagnon, travailleur… J’appartiens à la classe ouvrière du Royaume !

Ni bourse, ni sac, ni sandales… Autrement dit, rien d’un loup : pas d’argent qui achète ou écrase, pas d’objets techniques pour séduire, tromper ou attirer, pas de moyens de transport pour aller plus vite et plus loin… Jésus mise sur la simplicité qui ouvre à la richesse de la rencontre. Il sait l’agneau faible devant un loup. Mais il sait aussi, lui l’agneau véritable, qu’il triomphera des loups. Aujourd’hui, je prie en regardant mon smartphone, ma carte de crédit, mon sac à main, ma voiture ou mes billets de transport… Jésus, apprends-moi à vivre comme toi, agneau au milieu des loups.

Surprise : le lieu de l’annonce de l’Évangile n’est pas la route, ni la plage, ni une place publique ou un bistrot, mais une maison, un domicile, un lieu d’habitation, un chez-soi. Inutile de faire cela bible en main. Jésus ne demande pas de convaincre. Il demande d’annoncer « Paix à cette maison », et de rester dans cette maison si l’hospitalité est offerte par « un ami de la paix ». Vivre une Église en sortie rend paisible. Rien de stressant. Si je le sens, je peux aller dans une maison, dans un appartement, pas loin, proche. Sinon, sans y entrer, je peux à quelques mettre dire « Paix à cette maison » du fond de mon cœur.

Jésus demande de guérir les malades qui se trouvent dans une ville. Cela peut se faire de diverses manières : faire du soutien scolaire pour guérir de l’échec scolaire, visiter des personnes âgées pour guérir de la solitude, offrir un verre d’eau pour guérir de la soif, oser la discussion pour guérir du radicalisme… Jésus, apprends-moi à devenir médecin des âmes en m’engageant concrètement.

Disciples : mode d’emploi. Tel pourrait s’appeler l’évangile de ce dimanche. Méditer tous les verbes qui sont à l’impératif dans la bouche de Jésus dresse un portrait du disciple-missionnaire on ne peut plus stimulant, exigeant et abordable (la principale difficulté est de s’y mettre). Mais attention. Il ne s’agit pas de se mettre en avant. Une Église en sortie ne se centre pas sur elle-même. Ce serait un contre-sens absolu. Jésus est formel : les disciples-missionnaires annoncent que « le règne de Dieu s’est approché de vous ». Nos gestes concrets, notre simplicité qui rend vulnérable, notre désir de promouvoir la paix et de guérir les cœurs blessés, sont là pour tourner les autres vers le Royaume. Allez, on y va, juste après la messe