Vers le Dimanche 26 septembre 2021
26ème dimanche du temps ordinaire

Les disciples ont pris l’initiative d’empêcher quelqu’un de chasser les démons. Ils sont dans la méfiance vis-à-vis de cette personne au motif qu’elle n’est pas des leurs, ce qui les empêche de voir le bien qu’elle fait autour d’elle. A l’inverse, Jésus accueille avec bienveillance la démarche de cet inconnu et lui fait confiance parce qu’il opère un miracle en son nom. Jésus intervient au travers de personnes que je ne connais pas. Seigneur, aide-moi à renoncer à ma défiance afin de voir ta présence dans la vie de ceux que tu mets sur ma route.

Nous fêtons aujourd’hui saint Matthieu, un juif méprisé par ses contemporains pour son travail de collecteur d’impôts. C’est parce qu’il a choisi de suivre Jésus que les jugements à son sujet cessent. « Au nom de Jésus » revient à trois reprises dans le dialogue de notre évangile. Se recentrer sur la personne de Jésus en l’invoquant peut me permettre de lâcher mes méfiances envers autrui. Seigneur, qui es-tu pour moi aujourd’hui ? Je te demande de changer mon regard sur les autres. J’invoque ton nom car tu ne viens pas me juger mais me sauver.

Jésus n’appelle pas à sa suite des personnes parfaites et infaillibles. Il s’intéresse à la fragilité de ceux qui font appel à lui. Ce souci de la vulnérabilité l’amène à condamner durement l’attitude de ceux qui trahissent ou blessent « ces petits » qui croient en lui. Comment suis-je face à mes limites ? Face à celles d’autrui ? Est-ce que je me laisse toucher par Dieu ? Jésus m’invite à porter le souci de ceux qui m’entourent. Seigneur, donne-moi de rester veilleur de mes frères et soeurs et tout particulièrement des plus fragiles.

Suivre Jésus, c’est choisir l’amour de l’autre dans sa fragilité. Mais pour cela il me faut renoncer à ce qui dans ma vie n’accueille pas la vulnérabilité (la mienne et celle d’autrui). Cela demande parfois d’être tranchant vis-à-vis des choses de ma vie qui m’enferment et ne me portent pas vers l’Amour. Je peux choisir de « couper » avec une attitude, un geste ou un regard stérile. Qu’est-ce qui, dans ma vie, m’enferme et condamne l’autre ? Je choisis de continuer à te suivre, Seigneur, en renonçant à ce qui m’éloigne de toi

Où vais-je ? Jésus oppose deux lieux. La géhenne, dépotoir à déchets où l’on jette ce qui est impur et inutile. Et la vie éternelle, lieu de la relation à Dieu. La géhenne représente ce qui m’enferme et m’éloigne du Seigneur. C’est un lieu où je ne rencontre pas l’autre, où je ne vois plus Dieu. La vie éternelle, à l’inverse, est l’espace de la rencontre. Pour vivre dans la joie de la relation, il me faut quitter les lieux qui m’empêchent de continuer à croire et à aimer. Seigneur, je choisis de quitter les géhennes de ma vie pour recevoir ta Vie.

« Mieux vaut » est une expression qui revient à quatre reprises. Jésus ne m’invite pas à faire tout bien, mais à faire mieux. Mais à quel prix ? Il me parle d’un « mieux » qui se solde quatre fois par une souffrance et par un sacrifice de taille. Je peux entendre, au-delà du renoncement, l’exigence et le prix qu’il me faut payer pour aimer en vérité. L’amour tel que Jésus l’énonce ici n’est pas une démarche seulement gratuite, c’est également une démarche qui va jusqu’à la croix. A la veille du jour de ta résurrection. Seigneur, montre-moi quel pas coûteux je peux poser pour re-choisir la vie fraternelle.

Pas facile de vivre ensemble car nous ne faisons pas tous les mêmes choix au quotidien et que nous n’allons pas tous dans la même direction ! Faire Église est un travail de tous les jours. Cela suppose de renoncer à juger selon nos propres critères ce que signifie être chrétien. Écoutons plutôt comment Jésus nous appelle à le suivre : soyons christocentrés ! Les propos de Jésus sont durs parce qu’ils sont exigeants. Jésus ne cherche pas à nous punir ou à nous condamner mais il veut nous interpeller car la relation fraternelle est exigeante et demande un vrai engagement. Il nous attend du côté de la Vie et de l’Amour dans la fragilité. Seigneur, montre-nous la richesse et la joie d’une Église dans la différence et la diversité des sensibilités.