Vers le Dimanche 11 décembre 2022
Vers 3eme Dimanche de l'Avent - Année A

La troisième semaine de l’Avent est traditionnellement placée sous le signe de la joie. « Gaudete », dit l’antienne d’ouverture de la messe du dimanche. Elle cite cette invitation de Paul aux habitants de Philippe : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur » (Ph 4, 4). Il ne s’agit pas de n’importe quelle joie, mais de celle du Seigneur. Nous avons une semaine pour la découvrir et en vivre grâce à l’évangile de dimanche. Dans ma prière, je redis au Seigneur les moments de joie vécus cette année ou, au contraire, les joies espérées et qui m’ont tant manqué.

Dans sa prison, Jean le Baptiste est à la fois joyeux et troublé. Ce qu’il entend dire de Jésus et des œuvres qu’il réalise le réjouit : cela correspond bien à ce qu’il avait annoncé. En même temps, ce qu’on lui rapporte l’étonne car le comportement de Jésus intrigue tout le monde et ne correspond pas vraiment à ce qu’on pourrait attendre d’un homme de Dieu. D’où son inquiétude : « mais, est-ce bien lui ? » Jésus, que je ne sois pas désarçonné par la joie que tu apportes au monde. Mais n’est-ce pas le propre de ta joie que de surprendre tes amis ?

Pour avoir une joie sereine, Jean envoie ses disciples se renseigner auprès de Jésus. Ce dernier essaie de les rassurer, non pas en se justifiant, mais en invitant les disciples de Jean à entendre et voir ce qui se passe. Dans ma prière, je redis la réponse de Jésus, sa longue litanie… Les signes qu’il donne sont des personnes qui peuvent enfin voir, entendre, vivre, etc. Sans doute de quoi trébucher pour qui attendrait un enseignement ou un catéchisme. Jésus, que la joie de ceux qui t’ont rencontré me réjouisse et devienne aussi ma joie et mon espérance.

En ce jour de solennité de l’Immaculé Conception, l’Église nous fait entendre la joie de Marie. Elle choisit d’être choisie alors qu’elle ne s’y attendait pas et qu’elle n’avait rien demandé (si ce n’est sans doute d’être heureux en mariage avec Joseph). La joie de Marie est gratuite, contagieuse (rappelons-nous sa cousine). Elle la rend sûrement plus amoureuse de Joseph qui accepte d’élever Jésus comme son propre fils. Marie, intercède pour moi auprès de ton fils, Jésus. Qu’il me rappelle la joie de mon baptême, la joie d’avoir été choisi et appelé enfant de Dieu.

Une fois les disciples de Jean partis, Jésus parle de Jean le Baptiste à la foule. Tout le monde se souvient de lui : l’homme du désert qui plongeait dans l’eau du Jourdain. Il y avait un côté fascinant à aller le voir et à plonger ainsi sous sa conduite. Jean a déplacé les foules alors qu’il n’avait rien d’un roi ou d’une star. Il était plutôt du genre repoussant et vociférant, et pourtant… Jésus, apprends-moi à voir comment une joie secrète peut conduire au désert, ou comment un désert peut être source de joie. Et si ma prière est un désert, je me réjouis !

Jésus poursuit son enseignement sur Jean le Baptiste en rappelant ce qui est écrit de lui : « Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi ». La joie du chemin est aujourd’hui redécouverte par beaucoup de monde : chemins de Compostelle, chemins vers Assise. Jésus lui-même se présentera comme le chemin. C’est d’ailleurs « chemin faisant » qu’il enseignera ses disciples comment entrer dans la joie du Royaume. Aujourd’hui, je prie en marchant. A chaque foulée, je demande à celui qui est le chemin de me faite goûter sa joie « chemin faisant ».

La fin de l’évangile est une véritable perle pour découvrir la joie du Royaume. Jésus dit : « Le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui [Jean le Baptiste]. » La venue de Jésus renverse nos échelles de valeur. Le témoignage de Jean montre l’inouï du Royaume : le plus petit est plus grand que lui ! Cela signifie que nous-mêmes, qui nous comptons certainement, par vraie ou fausse humilité, comme parmi les plus petits dans le Royaume, nous sommes plus grands que Jean le Baptiste. Jésus ira encore plus loin dans son enseignement en déclarant que les derniers sont les premiers. La joie donnée dans le Royaume n’est pas liée à nos compétences, notre classe sociale ou à notre manque de foi. Réjouissons-nous ! Jésus apporte la joie au monde.