Trouver un accompagnement spirituel et ne pas se tromper…

Les récentes révélations d’abus spirituels commis dans le contexte d’accompagnements spirituels encouragent à se poser quelques questions : Qui peut accompagner ? Où puis-je trouver une personne capable de m’accompagner ? Que puis-je ou non attendre d’un accompagnement spirituel ? Quelles sont les signes d’un accompagnement spirituel ajusté ou non ?

Qui peut accompagner spirituellement ?

Femme ou homme, c’est tout d’abord une grande sœur ou un grand frère dans la foi, c’est à dire une personne qui a une vie ancrée dans la prière et qui a reçu une formation à l’accompagnement spirituel. Ce n’est donc pas nécessairement un prêtre, un religieuse ou un religieux. Aujourd’hui de nombreux laïcs sont formés pour accompagner spirituellement, et le font avec beaucoup de finesse et de justesse.

Cette personne est elle-même accompagnée et supervisée, ce qui lui permet de relire sa pratique et partager le cas échéant ses questions.

Pourquoi vouloir vivre un accompagnement ?

Il y a deux types d’accompagnements. Le plus fréquent se situe à un moment charnière de sa vie, où on désire passer un cap dans sa vie spirituelle (une rupture, un changement important d’orientation..), ou encore se préparer à poser un choix (vocation, mariage…).

La seconde raison est un engagement ecclésial, sacerdotal ou religieux. Il est aussi par exemple vivement conseillé aux responsables laïcs engagés dans pastorale diocésaine d’avoir un accompagnement.

Où puis-je trouver une personne capable de m’accompagner ?

Une première chose qui peut paraître étonnante, mais qui est pourtant vraie : ce n’est pas parce que la personne est religieuse, religieux ou prêtre qu’elle est capable d’accompagner réellement. Elle pourrait faire de l’écoute spirituelle et c’est déjà bien. L’accompagnement spirituel demande une formation spécifique qui se réalise pour la plupart dans des centres spirituels (jésuites, ignatiens, carmes, etc.)

Voici quelques idées :

  • Contacter un centre spirituel est une bonne option.
  • Contacter le service diocésain de la vie spirituelle. Il pourra vous indiquer des personnes ou lieux de confiance.
  • Demander conseil à un prêtre de paroisse qui pourra m’indiquer aussi des contacts.

Le choix d’une personne qui accompagne ne peut se faire de manière arbitraire et demande une première rencontre afin de faire connaissance, évaluer la nécessité d’un accompagnement ou non et le cas échéant proposer d’autres options possibles (une retraite, un groupe de prière, un groupe de relecture de vie etc.)

Que puis-je ou non attendre d’un accompagnement spirituel ?

Tout d’abord, il s’agit d’un accompagnement et non d’une « direction » spirituelle. Le terme de « direction spirituelle » peut faire craindre un manque de liberté laissé à l’accompagné et un manque d’écoute de l’Esprit Saint dans la relation. La liberté est le maitre-mot dans l’accompagnement.

Ensuite, cela concerne le spirituel., c’est à dire de ma relation à Dieu, et de ce qui en découle. L’accompagnatrice ou l’accompagnateur n’est pas psychologue et un accompagnement n’est pas une psychothérapie. Même si le spirituel et le psychologique ont des frontières parfois assez floues, il faut bien faire la part des choses, au risque de tomber dans la psychologie de comptoir et de faire des dégâts…

Le cas échéant peut suggérer, celui ou celle qui accompagne, peut et même devrait suggérer d’aller voir un professionnel pour avancer sur un point qui peut être apparu dans l’accompagnement ou la prière. Il est important de séparer le plus possible les deux dimensions.

Tout d’abord l’accompagnateur ne maîtrise pas ma vie, et ne sait pas a priori pour moi. D’une certaine manière il est accueilli dans la vie spirituelle de la personne accompagnée, un peu à la manière d’un paysage ou un jardin qu’il va découvrir au rythme de ce que voudra lui présenter celle ou celui qui est accompagné. C’est donc d’abord une attitude passive qui est attendue de l’accompagnateur. D’abord écouter et poser un regard fraternel sur des moments de vie, des expériences spirituelles etc. Dans un second temps, il pourra réagir, souligner tel ou tel événement, inviter à creuser telle ou telle chose, proposer des manières de prier. Ce sera le moment d’un dialogue à deux pour grandir dans la foi.

Concrètement comment ça marche ?

Quand on s’engage dans un accompagnement spirituel, c’est dans la durée, une année par exemple. A la fin de l’année il sera bon de faire un point pour voir si ce qui a déclenché le besoin d’un accompagnement est encore d’actualité ou non, pour voir quels progrès spirituels ont pu être constatés etc.

La régularité est une dimension importante : une fois par mois par exemple. Cela permet un suivi de la croissance spirituelle.

Avant chaque rencontre, il est bon de préparer ce que je vais dire, afin de pouvoir faire un compte-rendu le plus objectif possible. Je vais partager uniquement ce que je désire partager. L’accompagnement n’est pas une mise à nue. Les deux personnes cheminent sous le regard de Dieu, celui ou celle qui accompagne, avançant au rythme de l’accompagné (et surtout pas l’inverse !)

PS : Concernant la durée, l’accompagnement étant basé sur la confiance entre deux personnes, si la personne accompagnée ne se sent pas libre de parler, ou n’a pas d’atomes crochus avec l’accompagnatrice ou l’accompagnateur, elle est libre de mettre fin à l’accompagnement.

Pour aller plus loin :

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  • Accompagnateur
  • Accompagnement
  • spirituel

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