Jour 5 – Contemplation de la Visitation, vitrail de Taizé

Je vous propose de prier aujourd’hui avec le verset qui a été choisi pour les Journées Mondiales de la Jeunesse. « Marie se leva et s’en alla en hâte » en Luc 1, 39. Pour éclairer ce texte, nous pouvons contempler ce vitrail de la Visitation qui a été réalisé par le frère Éric de la communauté de Taizé. Ce vitrail apparaît dans l’Église de la réconciliation à Taizé.

Visitation, Frère Éric de la communauté de Taizé

En premier lieu, on peut contempler l’ensemble des couleurs, les formes, les gestes. Du point de vue des couleurs. On a une dominante rouge, un peu comme si c’était le matin. Cette lumière du jour, le contraste avec ce bleu beaucoup plus froid de l’intérieur. C’est sans doute le matin et on est dehors. Cette lumière baigne toute la scène.

On peut aussi voir les formes. Il y a quelque chose de presque dépouillé, deux femmes qui se tiennent face l’une à l’autre, dehors.
Les attitudes à droite, on a Marie. Les bras tendus et face à elle et Elisabeth à gauche avec les bras ouverts. Dans une posture d’accueil.
Essayons d’entrer dans la profondeur de ce vitrail.

« Marie se leva. »
Quel est le point de départ ? Qu’est ce qui fait que Marie va rencontrer sa cousine Elisabeth ? La scène qui a précédé dans l’Évangile de Luc, c’est l’Annonciation, cette annonce par l’ange Gabriel à Marie, qu’elle va donner naissance à celui qui va sauver l’humanité ? Et qu’en gage de cette nouvelle, il y a aussi l’information qu’Elizabeth, sa cousine est enceinte alors qu’elle est censée être une femme stérile.
Et c’est avec cette information là que Marie se met en route. Et le verbe qui est choisi dans l’Évangile, « Marie se leva. », c’est le même mot qui va être utilisé ensuite pour dire la résurrection. Il y a quelque chose d’une lumière de Pâques, et c’est peut-être ce que ce Rouge évoque : l’ouverture à une vie nouvelle, une vie surprenante et qui dépasse ce qu’on peut attendre. « Marie se leva » Marie se lève pour être en contact, pour partager ce qui l’habite, moi-même est ce que je suis sensible à tel ou tel appel qui me vient ? Qu’est ce qui me met en mouvement dans mon existence ?

« Marie se leva et s’en alla en hâte. » Marie a besoin de partager ce qui l’anime, l’annonce qui lui a été faite n’est pas faite pour rester seulement pour elle. Marie a besoin de comprendre ce qui l’habite sans doute.
Pour ce faire, elle a besoin de rencontrer quelqu’un avec lequel elle pourra rentrer en conversation. Et ce quelqu’un, c’est cette cousine, Elisabeth, dont l’ange lui a parlé.
Les attitudes ici peuvent nous aider. Il y a quelque chose d’assez étonnant dans ce vitrail de voir Marie qui ouvre les bras pour tenir, Elisabeth pour la saluer comme si elle était déjà à son contact, alors qu’elle a encore quelques pas à franchir. Il y a quelque chose de très beau dans cette anticipation, dans ce geste de salutation, avant même de croiser Elisabeth.
De son côté, Elisabeth est déjà sortie de sa maison. C’est en dehors de la maison de Marie. C’est en dehors de la maison d’Elisabeth que cette rencontre a lieu. Pour qu’il y ait rencontre, il faut sortir de nos lieux de confort pour consentir à quelque chose de différent. Alors je veux m’interroger quels sont les lieux qui me sortent de ma zone de confort ?

Enfin un troisième point, cela pourrait être ce qui anime ces deux femmes. On a parlé d’attitudes, de gestes. Et ce qui est intéressant dans cette œuvre, c’est le choix qu’a fait l’artiste de représenter la promesse pour chacune de ces femmes, à savoir un enfant. On le voit de manière assez discrète : la présence de Jean-Baptiste dans Elisabeth, la présence de Jésus dans Marie.
Ce qui est magnifique, c’est ce geste de Jean-Baptiste qui se met à genoux et de Jésus qui marche vers lui, lui aussi, les mains ouvertes, comme sa mère.
Sans doute la pointe de cet épisode, c’est de voir que, pour comprendre pleinement ce qui anime chacune de ces femmes, il y a besoin de la rencontre. C’est en s’émerveillant de ce que vit l’autre que je suis capable de pleinement recevoir ce qui m’est donné sans jalousie, sans envie.
À travers ces deux femmes, il y a une réciproque admiration. Il y a une même action de grâce pour ce Dieu qui intervient de manière toujours surprenante dans leur existence.
Alors je peux m’interroger, est-ce qu’il y a dans mes relations des lieux où je suis capable de me réjouir de ce que vivent les autres.

Au terme de ce temps de prière, je peux regarder à nouveau ce vitrail, réentendre le verset « Marie se leva et s’en alla en hâte. »
Est ce que je vois quelque chose dans cette scène qui me touche de manière particulière ? Je confie cela au Seigneur.

Et pour conclure, je redis cette prière que le Seigneur nous a enseigné et qu’il nous tourne vers son Père.
Notre Père, qui est aux cieux
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés
et ne nous laisse pas entrer en tentation.
Mais délivre nous du mal.
Amen.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.


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