Vers le Dimanche 08 mai 2022
Vers le 4° Dimanche de Pâques – Année C

Ce passage de l’évangile de saint Jean fait suite à plusieurs versets dans lesquels Jésus proclame qu’il est le bon Pasteur, le vrai berger. Or certains Juifs qui entourent Jésus n’entendent pas vraiment ses paroles et lui demandent encore qui il est. Ainsi être contemporain de Jésus ne rend pas forcément plus aisé la foi en lui. La réponse de Jésus pour les faire entrer dans une meilleure compréhension de son identité est d’insister sur les caractéristiques des brebis : elles écoutent sa voix et elles le suivent.  En ce début de semaine, je peux demander la grâce au Seigneur de me mettre à l’écoute de sa Parole.

Aujourd’hui nous fêtons deux apôtres : saint Philippe et saint Jacques. Les disciples ne sont-ils pas les premières brebis qui ont suivi Jésus !? Celles qui ont su entendre et répondre à cet appel de Jésus à le suivre. Dans l’évangile de ce jour nous entendons Philippe faire une demande essentielle au moment de la Cène : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit » et il reçoit cette réponse surprenante, pour lui comme pour nous : « Celui qui me voit, voit le Père ». Durant ce jour, je peux laisser raisonner en moi cette parole de Jésus adressée à Philippe.

Nous percevons un certain rythme, un jeu de va-et-vient, au début de cet évangile entre d’une part ce qui caractérise les brebis et d’autre part, ce que Jésus leur apporte : les brebis écoutent sa voix, le Seigneur les connait ; elles le suivent et il leur donne la vie éternelle. Comme si l’évangéliste cherchait à mettre en avant l’interaction, la relation intime qui unit les brebis à leur berger. Ai-je conscience de cette proximité avec Dieu que Jésus m’offre ? Je prends un temps dans ma journée de me mettre en présence de Dieu en lui disant simplement : « Me voici ».

Comment Jésus peut-il amener les brebis à une pareille bénédiction : la vie éternelle ? Il l’explique : tout cela vient de son Père. Son Père qui est plus grand que tout. La relation filiale avec Dieu est ainsi confirmée de la bouche même du Christ, c’est son identité, son ADN. Que signifiait ou signifie pour Jésus d’avoir un père, d’avoir un tel père ? Et pour moi ? En relisant ce passage, je peux penser à la relation que j’ai ou que j’ai eue avec mon propre père et prier pour lui, remercier pour tout ce qu’il m’a transmis, même si ce fut peut-être parfois de manière maladroite. Je rends grâce aussi d’être fis ou fille du même Père que Jésus !

De ces relations entre le berger et ses brebis et entre Jésus et son Père, apparaît deux conséquences : les brebis ne périront pas et personne ne les arrachera de sa main. Quelle récompense, quel cadeau pour nous ! La sécurité des brebis est donc promise, que craindraient-elles, ces brebis, entre les mains du Père et du Fils ? Je rends grâce au Seigneur pour ce don qu’il me fait de me savoir aimé et protégé par lui, même si je ne m’en rends pas forcément compte.

Plus encore qu’une relation entre un Père et son Fils, Jésus poursuit en proclamant que le Père et lui sont UN. « Nous sommes UN », formule assez surprenante qui peut susciter en nous une interrogation : où se situe l’Esprit-Saint dans tout ça ? L’Esprit-Saint est justement le lien entre le Père et Fils. Ainsi ces paroles nous aident à entrer dans le mouvement d’unité entre les 3 personnes. Face à un si grand mystère, je peux prendre le temps de laisser résonner ces paroles et contempler ce mystère d’amour. 

Ce texte est une profession de foi intime. En effet Jésus nous partage ses convictions les plus profondes et tous les mots utilisés ont du poids. En quelques phrases il parle du lien à son Père, du lien avec ses disciples-brebis, avec celles de son temps mais aussi avec nous qui lisons ce passage. Par ce texte dense, Il fait une déclaration concise et assurée. Il y a quelque chose de définitif dans ses paroles qui permet une assise solide : « la vie éternelle », « plus grand que tout », « jamais elles ne périront », « personne ne les arrachera de la main du père ». Cette promesse énoncée par Jésus n’est pas toujours facile à entendre ou à croire vu la situation du monde ou vu les épreuves intimes que nous traversons chacun. En ce 8 mai, au cœur de cette Europe touchée de nouveau par un contexte de conflit, nous pouvons penser aux guerres d’hier et d’aujourd’hui et confier plus particulièrement au Bon Berger les victimes de la guerre en Ukraine.