Vers le Dimanche 07 novembre 2021
31ème dimanche du temps ordinaire

L’Église célèbre aujourd’hui la fête de tous les saints. Certains sont très connus, d’autres inconnus et discrets. Comme la veuve de l’évangile, certains saints agissent sans bruit tous les jours parmi nous et partout sur notre terre. Par leurs choix, qui semblent souvent radicaux aux yeux du monde, ils mettent en cohérence leur vie avec leur foi. Qui sont les figures de sainteté qui comptent pour moi ? Je prends le temps d’identifier ce qu’elles me disent de Dieu et je demande la grâce avec tous les saints de savoir chaque jour choisir le Christ.

Au lendemain de la Toussaint, nous faisons mémoire des défunts, dans l’espérance qu’ils sont entrés dans la vie éternelle. La peur de la mort ou du jugement nous empêche parfois d’emprunter les chemins de vie ou de croissance. Pourtant le jugement dont parle souvent Jésus est un jugement basé sur l’amour inconditionnel de Dieu pour chacun. Je confie au Seigneur tous les défunts, ceux de ma famille et de mon entourage comme ceux dont personne ne parle. Que j’apprenne également à témoigner dans ma vie de cet amour de Dieu qui ne condamne personne.

J’écoute avec la foule l’enseignement de Jésus. Je découvre en lui une Parole incarnée, chemin vers Dieu. Je repère aussi dans la scène le comportement des scribes qui manifestent de leur côté les dangers de pratiques desquelles Dieu semble avoir disparu. Est-ce qu’il m’arrive d’agir comme ces scribes ? Je demande le courage de reconnaître et d’affronter mes comportements qui m’éloignent de Dieu et des autres. Je sollicite aussi la grâce de la miséricorde pour grandir dans l’amour et donner à Dieu sa juste place.

Je m’assieds dans le Temple aux côtés de Jésus et avec lui je contemple les personnes qui viennent déposer leurs offrandes les unes après les autres. Je prête attention aux gestes et j’essaie de deviner l’attitude des cœurs. Avec le Christ, je regarde la pauvre veuve qui s’approche du tronc. Je demande la grâce de voir avec les yeux de Jésus, d’être attentif dans ma vie à ceux qu’on ne voit pas, et d’avoir le courage de porter leurs voix devant tous.

Je me présente avec la veuve devant le tronc du Trésor. Elle porte ces deux pièces qui représentent tout ce qu’elle a pour vivre. Je nomme ce qui est source de vie pour moi, ce dont j’ai besoin pour vivre et je l’offre à Dieu. Il ne s’agit pas d’un sacrifice mortifère mais d’une offrande qui me permet de lui redire mon attachement et ma confiance en ce qu’il me donne jour après jour. Je rends grâce pour ce que le Seigneur m‘a donné et qui est essentiel à ma croissance et je dépose devant lui le superflu dont je veux me détacher.

Le geste de la veuve peut paraître fou. Que se passera-t-il quand elle sortira du Temple et n’aura plus un sou pour se nourrir ? En offrant ces pièces, la veuve ne possède plus rien. Ce geste entre en résonance avec les événements qui se dérouleront quelques jours plus tard à Jérusalem pour Jésus. Ce geste est comme une invitation à passer de la générosité à la joie de se donner soi-même. Seigneur, donne-moi la confiance qui permet de t’offrir chaque jour ce que j’ai de plus précieux et de plus vulnérable. Et éloigne de moi les fausses issues de secours qui me permettent de me dérober.

Cette scène est touchante par son côté intimiste et par la leçon radicale que Jésus nous y propose juste en contemplant un geste. Peut-être pouvons-nous cette semaine choisir de regarder autour de nous avec les yeux de Jésus ? Car Dieu se trouve dans les petites choses et il se révèle au cœur de la générosité qui ne fait pas de bruit. Et si nous apprenions à agir comme cette veuve en nous laissant habiter par le goût du don et par une confiance renouvelée en Dieu ? Et puis qu’allons-nous donner aux autres aujourd’hui ? Il ne s’agit pas seulement de la question de la quête. Il s’agit d’apprendre comment vraiment donner et se donner. Écoutons comme communauté cette invitation à être du côté des plus pauvres, du côté du don.